crédits photos : Mathilde Pellé
Couteau MB-2, Maison soutraire, 2021
Coupelle

MATHILDE PELLÉ

CHEMIN CREUX8 juin - 29 décembre 2024

Dossier de Presse (FR)Livret enfants (FR)

La Fondation d’Entreprise Martell lance son nouveau format d’exposition-résidence et invite la designer Mathilde Pellé à partager et développer sa démarche de recherche Soustraire. En déployant différents aspects du travail mené depuis 2016 – à la fois expérimental, critique, formel et théorique – l’exposi­tion incite à poser un regard attentif sur des objets que nos sociétés proposent et sur les formes qui peuvent advenir par soustraction. Pellé poursuit la question inépuisable qui dirige ses réalisations, sa pensée et son rapport au design : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que moins ? »

Pour l’exposition « Chemin creux », elle expérimente la ruine d’environnements domestiques par la soustraction et s’impose un protocole par lequel elle vient retirer de la matière à des objets de la vie quotidienne en les grattant et en les désossant, créant ainsi de nouveaux objets à partir du vide.

En s’appuyant sur des aspects de son travail, elle partage sa vision d’une direction complètement ignorée au profit du plus, de l’addition et de la croissance : celle du moins.

Sa démarche l’amène à étudier les barrières (poli­tiques, sociales, psychologiques, etc.) qui limitent notre capa­cité à choisir le moins et/ou à l’accepter. Pourquoi le plus est-il, dans la plupart des cas, le choix prédominant ? Quelles sont les logiques à l’œuvre qui nous conduisent globalement à choisir plus, comment sont-elles apparues et pourquoi ?

Puisque les limites liées à la production matérielle doivent être reconnues et acceptées globalement en ces temps marqués par l’urgence écologique, ne faudrait-il pas en même temps ouvrir une exploration non limitative du moins, du petit, du plus petit ? S’il est abordé comme une direction à sonder, le moins permet de reconsidérer nos environnements matériels et autorise une critique des modèles dominants qui sont curieuse­ment à la fois producteurs d’épuisement et de saturation.

Pourquoi les capacités de lecture et d’analyse du monde des formes (environnantes et/ou produites) par les artistes et les designers sont-elles essentielles à la reformu­lation d’un équilibre commun ? En quoi ces approches non académiques peuvent-elles être les vecteurs ou les supports de transformations profondes ? Ce sont ces « chemins creux », sans réponses certaines qu’emprunte Mathilde Pellé.